Pas mal de nouveautés ces derniers jours au Vin des Alpes. Remontons le Rhône pour aller jusqu’au Jura, et partons à la rencontre de vignerons authentiques.
Rhône
On démarre à Saint Julien en Saint Alban, en face de Livron sur Drôme sur l’autre rive du Rhône (où Julien et Emmanuelle Montagnon produisent leurs vins sur les coteaux de Brézème – aussi en rayon au Vin des Alpes). Gros coup de cœur pour la syrah nature Saint Sôveur 2016 de Sandro Trescol et Jonathan Bouit, jeunes vignerons dynamiques fraîchement installés dans ce coin de l’Ardèche. Un vin impressionnant par son fruit et sa concentration. A essayer aussi : leur marselan 2016, au fruité explosif et gourmand, et la syrah Blacher 2016 vinifiée en extraction douce pour plus de fraîcheur.
Un autre vigneron ardéchois prometteur, un peu plus au nord : Sylvain Badel, qui interrompt il y a une dizaine d’années la livraison des raisins à la coopérative, passe en agriculture bio et reprend la maîtrise de la vinification, en levures indigènes et avec le minimum d’intrants. Les vignes sont plantées sur les anciens vergers du grand-père à Peaugres. J’ai aimé ce saint joseph Promesse 2016 pour sa pureté et son soyeux. La promesse est celle faite à son grand-père de maintenir les traditions paysannes tout en imprimant sa signature personnelle. Promesse tenue !
Parmi les vignerons dont on parle de plus en plus : Julien Cécillon, qui produit des cuvées de volumes limités sur le secteur granitique de Crozes et sur le secteur de Tournon. Sa syrah Bel Horizon 2015, élevée 24 mois en barrique, propose un vin de plénitude, généreux et charnu, sur un rapport qualité-prix alléchant. Le crozes-hermitage Les Marguerites 2016 est d’un beau classicisme, sur les fruits mûrs et l’olive noire, qu’accompagne une structure suave (élevage en fûts de 400 litres).
Nul besoin
Savoie
Remontons encore le fleuve vers le nord et arrêtons-nous à la hauteur du lac du Bourget à Lucey : Christophe Martin au château de Lucey a produit sur le millésime 2015 une roussette hors-norme, dont la fermentation aura duré 14 mois ! L’élevage de 18 mois s’est fait ensuite en amphore sur les lies entières. La couleur est intense, les notes olfactives sont riches et aromatiques. En bouche, nous avons affaire à un vin opulent et soyeux relevé par une belle fraîcheur finale que tempère à peine une touche de sucre résiduel. La cuvée s’appelle Chapitre 15 et c’est une page magistrale de la roussette qui s’écrit dans notre palais. Accord parfait avec un comté ou un beaufort bien affiné.
Jura
Cette fois, nous quittons le Rhône pour prendre plein nord en direction de Besançon. Belle découverte que les vins de la discrète Amélie Guillot, qui travaille 3,80 hectares de vignes à Molamboz dans le Jura. Une bonne partie de ces vignes ont été plantées dans les années 50. En rayon : un savagnin 2013 bien typé, deux rouges de belle franchise : un poulsard 2015, un trousseau 2016. Aussi à goûter : son macvin pur poulsard est délicieusement surprenant ! Pour fromages affinés ou tartelette aux fraises.
J’ai pu mettre la main sur six rares bouteilles de Q roulé 2016 (issue du lieu-dit Curoulet à Arbois, le vin a été refusé à l’agrément, d’où l’orthographe) de Jean-François Ganevat, le vigneron star du Jura. Pur poulsard énergique et fruité, tout de droiture et de fraîcheur. A carafer sans hésitation. Vin interdit aux cons, c’est indiqué sur l’étiquette. Accord : saucisse de Morteau, poisson fumé, ou raclette, pourquoi pas ?
Rhône + Beaujolais + Haute-Savoie
Les vignerons Barret, Belluard et Lapalu ont commis en 2016 une cuvée d’assemblage de trois cépages issus de leurs terroirs respectifs : Rhône, Beaujolais et vallée d’Arve en Haute-Savoie : 3 Lands. On récapitule : syrah, gamay, et mondeuse. Assemblage unique au monde par trois sérieux hurluberlus uniques au monde. Ce n’est plus de l’addition, c’est de la multiplication. En revanche, il y a très peu de bouteilles. 1 bouteille maxi par client.
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